Beantwortet durch
250228.
29 hochadelige Damen und Herren der Schäferakademie und 19 Mitglieder niedrigeren
Standes wenden sich an
Honoré d'Urfé mit dem Wunsch, ihn als den Autor des geistvollen
Romans
L'Astrée selbst kennenzulernen und mit seinem Beistand ihre Heimat
eines Tages so zu rühmen, wie
d'Urfé es mit dem Lignon und dem Forez getan habe.
Als Schauplätze der Schönheit und Keuschheit seien die Bücher der
L'Astrée zum wichtigsten
Ort ihrer Vergnügung geworden. Jedes Mitglied habe daher vor kurzem entsprechend
seiner persönlichen Verfassung einen Namen und ein Kostüm aus dem Roman
erwählt. So könnten die Mitglieder der Akademie als Schäfer in der Freiheit des Goldenen
Zeitalters leben und sich getrennt oder auch gelegentlich zusammen bei den
Treffen vergnügen, welche ihnen durch die Gnade des Allmächtigen noch mitten im
Wüten des unmenschlichen Krieges vergönnt seien. — So sehr bewundert werde in ihrem
Kreise der Stil, die Erfindung und die Methode, wodurch
d'Urfés Werk alle über einen
ähnlichen Gegenstand geschriebenen Bücher übertreffe, daß man mit übergroßer Freude
den dritten Teil der Arbeit empfangen habe und nun
d'Urfé wieder ungeduldig um
Fortsetzung seines Romans bitte. Die Schäfer hätten die ersten Bände so oft gelesen,
daß sie diese, gingen sie verloren, aus ihrem Gedächtnis wiedererschaffen könnten.
|| [
251]
D'Urfé möge niemals aufhören zu schreiben — ihr Verlangen nach mehr Lesestoff
gleiche dem unersättlichen Hunger
Erysichthons bei
Ovid . — Nur das Vertrauen auf
d'Urfés Höflichkeit veranlasse die Schäfer zu der Bitte, er möge in ihrem Kreise den
Namen Céladon annehmen. Unter ihnen gleiche keiner Céladon,
d'Urfés Leben entspreche
jedoch, wenngleich es auch nicht Céladons Verhalten auf dem Frontispiz des ersten
Teils nachahme, der Idee dieses Hirten. Wiese
d'Urfé den angebotenen Namen zurück,
wüßten sie Céladon zu ihrem Kummer nicht anderswo auf Erden zu finden. Als Schäfer,
Edelleute, Nymphen und Schäferinnen
d'Urfés hätten sich die Unterzeichneten ihres
Ranges und Standes begeben und in Erwartung einer günstigen Antwort entschlossen,
das Lob des Autors noch weiter zu verbreiten und an der Spitze seiner Bewunderer aus
vielen Nationen ihm ihre Freundschaft und Dienstwilligkeit zu bezeugen.
Text
LETTRE Escritte à l'AVTHEUR.
1 MONSIEVR,
a CEs
b lignes
c que vous jugerez
d aisément n'estre point escrites,
e ny encores
moins conceuës
f par ceux de vostre nation, vous tesmoigneront d'abbord,
g le
désir &
h la curiosité de quelques Estrangers
i , desquels la premiere ambition est
de vous cognoistre
j aussi bien de veuë,
k qu'ils vous cognoissent
l desia,
m par ce
rare &
h divin esprit,
n qui esclatte en chasque
o fueille
p , voire
q mesme en chasque
ligne de vos inimitables œuures.
r [(;؛; 5)v] La seconde de pouvoir faire autant
paroistre un
s iour, les plaisantes rivieres & contrees de leur pays,
t sous vos
Auspices, que la riviere du doux coulant Lignon & la
u Province de
Forests 2 se
sont relevees depuis vos beaux escrits
v : ausquels seuls l'une &
h l'autre
w doiuent
advoüer qu'elles sont obligees de leur gloire, & de leur vie, de mesme que nous
tous
x , de nos premiers &
h meilleurs contentements:
y puisque nous ne croyons
point que nous en puissions recevoir, qu'entant que ces magnifiques theatres de
beauté, & de chasteté, (c'est à dire vos livres d'Astree)
z nous en donnent. Aussi
a-ce esté à cette seule consideration que nous avons depuis peu changé nos vrais
noms, apres en avoir autant fait de nos habits, en ceux de vos ouvrages que
nous avons jugé les plus propres & les plus conformes aux humeurs, actions,
histoire, ressemblance presupposee, parenta-[(;؛; 6)r]ge d'un chacun & chacune
d'entre nous,
3 pour pouvoir cy-apres tant plus doucement, & avec cette mesme
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252]
liberté, que nous voyons comme au vieux siècle d'or, reluire en la vie, & aux
actions de vos gentils Bergers & gratieuses Bergeres, nous entretenir seuls en
nos pensers, absents les uns des autres, & nous resiouïr nous trouuans par fois
ensemble aux festins, & aux assemblees que les fureurs de nos guerres, helas,
par trop inciviles, nous ont encores jusques icy par la grace du Tout-puissant
permises. Vous pouvez penser, Monsieur, que cela ne se fait jamais que nous
n'honorions quant & quant vostre memoire & vos merites, & que nous n'advoüions
estre infiniement obligez de nous avoir fourny une si digne matiere
d'ho
nneste resiouïssance, mesme parmy tant de troubles & tant d'allarmes, dont
nostre patrie, s'en va estre quasi de tous costez acca-[(;؛; 6)v]blee. C'est lá, où
l'un admire le beau style, l'autre les subtiles inventions, & un autre la singuliere
methode dont vous surpassez tous ceux qui se sont meslez d'escrire en semblable
subjet devant vous. Il ne se peut dire de quel excés de joye nous avons esté
ravis, lors que nous avons veu, & eu entre nos mains la troisiesme partie de
vostre Astree,
4
vous estes l'unique qui en peut comprendre l'infinité, & faire
conjecture de l'impatience avec laquelle nous en attendons la suitte. Nous ne
nous croyons pas moins curieux que ceux de vostre nation: & nous ne voudrions
point aussi estre estimez moins libres, mesmes envers ceux desquels la courtoisie
cognuë, ne nous peut faire craindre aucun refus. C'est do
nc, Monsieur, en cette
asseurance, que nous vous supplions bie
n fort, & vous conjurons par la grandeur
des merites de cette Astree, que vous nous [(;؛; 7)r] avez si bien sceu
depeindre, & quasi enflammez d'aimer, & suivre les vertus & dont la gloire vous
survivra à vostre souhait, aussi bien qu'au nostre, autant de siecles, que le subjet
qui l'a fait naistre, vous survivra en vous accompagnant jusques au cercueil:
qu'il vous plaise nous faire veoir le plustost qu'il vous sera possible, la suitte de
cette belle Histoire, & ce tant plus que nous avons desia tant de fois, & avec
tant d'appetit, leu & releu les premiers Tomes, que nous les sçavo
ns quasi tous
par cœur, du moins nous nous faisons forts (s'ils estoient par mal-heur perdus
au mo
nde) de les pouvoir rassembler & mettre parmy nous par le moyen de
nos memoires occupees à ce seul subjet, & qui jamais n'en sont lassees n'y
rassassiees. Nous ressemblons en cela à l'Erisicthon d'Ovide
5 , qui tant plus il
mangeoit & tant plus se trouvoit affamé. C'est (pour vous dire ce qui en [(;؛;
7)v] est,) vne faim sans cesse, & vne soif qui ne se pourra jamais estancher,
laquelle nous travaillant sans relasche, nous fera vous importuner tant que vous
vivrez au monde & nous aussi, à ce que ne cessiez jamais de continuer vos
nompareilles inventions, & agreables discours, tant nous en sommes esgalement
amoureux & insatiables. Nous nous sommes grandement hazardez en ce que
sans vous avoir jamais en rie
n obligé, voire sans vous cognoistre, ou estre
cognus de vous, nous nous sommes tant emancipez, que de vous rechercher de
cette continuation, & de nous promettre desia, d'obtenir de vous toutes nos
pretentions. Neantmoins la cognoissance que nous avons de vostre courtoisie
nous donne suject de passer encore plus outre, & de vous prier (puisque parmy
tous ceux de nostre qualité & cognoissance, nous ne croyons point trouver un
Cela-[(;؛; 8)r]don tel que celuy que vous nous representez dans vos livres,) que
vous daigniez nous faire la faveur de pre
ndre ce nom, & de permettre que
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253]
d'ores-en-avant
aa , nous honorions un Vrfé comme Celadon parmy nous, & un
Celadon qui jamais ne fut veu, comme un Vrfé present. Nous nous sommes
tousiours imaginez jusques icy que vostre humeur & vos actions approchoient
de si prés celles de Céladon que si ce n'estoient elles-mesmes (ce que nous
n'oserions soustenir puisque l'instruction que vous donnez à la Bergere Astree
au frontispice de vostre premiere partie
6 s'y oppose manifesteme
nt,) nous les
deussions pour le moins croire semblables. Cela estant nous n'aurons pas besoin
d'user de grandes persuasions pour vous faire accepter le nom d'une personne
dont vostre vie ne represente pas moins l'idee qu'on la peut lire en vos escrits.
Si pourtant nous [(;؛; 8)v] nous sommes abusez en cette creance, & que nous
n'ayons deu approfondir ce que vous avez si dextrement sceu desguiser, considerez
à quelle extremité nous portera le desplaisir que nous aurons de n'avoir
pû trouver dans tout le monde le vray Celadon que nous avons tant cherché.
Obligez-nous donc Monsieur, d'adjouster aux contentements infinis, que vos
premieres parties, nous ont desia donnez, celuy que nous attendons de leur
continuation, & de l'acceptation que vous ferez du nom de Celadon. C'est la
faveur qu'esperent de vous ceux, & celles-là, qui en la seule consideration de
vos œuvres & de vos merites, se sont comme vos gentils Bergers, braves Cavaliers,
excellentes Nymphes & gratieuses Bergeres, despouïllés de leur serenissimes,
tres-illustres & tres-nobles tiltres & qualitez, pour prendre les noms & par
fois les habits [;؛; ;؛; r] qu'ils ont jusques à cette heure trouvez dans vos livres
inimitables: & qui en cette attente, & penda
nt qu'ils tascheront d'estendre plus
loin vos loüanges (s'il reste quelque lieu qui n'en soit desja remply) se publieront
pardessus tous autres de quelque nation qu'ils soient,
Vos plus affectionnez, amis & amies,
a7 HASEMIDE, THEUDELINDE, GALATHEE,
8 INGRANDE
ab , CLIDAMANT,
9
PARTHENOPE, ALARIC, ADAMAS,
10 BLISINDE, AMIDOR,
DIANE,
11 HYLAS,
12 CELIDEE,
13 MEROVE,
14 METHINE
ac ,
15 RITHYMER,
16
SYLVIE,
17 ARISTANDER,
18 PHILLIS,
19 PLACIDIE, DAPHNIDE,
MADONTHE,
20 LAONICE, RENAUT,
21 CIRCENE, CLARINE,
22
AIMEE, ASTREE, DORINDE. [;؛; ;؛; v]
Et vos plus humbles serviteurs & servantes,
aLISIS, CLEONTINE, ALCIPPE
ad ,
23 PALINICE,
24 CELION,
25 BELLINDE,
26
SYLVANDRE,
27 SYLERE, GUYEMANTS, MELIDE, MERIL,
28
CLEON, CELIDAS, CARLIS, PARIS, CLARINTHE, AMINTOR, DORIS,
ADRASTE.
Du Carfour de Mercure,
29 ce 1. du mois de Mars, 1624.
a