Dem Wunsch der Akademie (PA) gemäß (s.
240301) widmet
Gomberville ihren Fürsten
und Hofmännern in diesem Schreiben (vgl.
260000A) den sog. 6. Teil der
Astrée von
Honoré d'Urfé . Da die Mitglieder im Schäferkostüm an den Autor herangetreten seien,
wolle er sie nicht gesondert ansprechen. Obgleich der Brauch der Zeit es verbiete, sich
über Standesunterschiede hinwegzusetzen, behandle er die Fürsten und Hofleute gleich,
da diese (durch die Ehrung eines Schriftstellers) die Tugend auf den Thron der Mächtigen
gesetzt hätten. Als die griechischen Weisen, die nun in
Deutschland auferstanden
seien, wüßten sie in ihrer Gemeinschaft nichts von Ungleichheit.
Gomberville hält sich
an die Maxime der Günstlinge, daß der nicht die Gnade seines Herrn verdient, welcher
sie nicht maßvoll zu nutzen wagt. Der Sieg, den die Hilfe dieser Fürsten der Literatur
beschert habe, verschaffe den sonst bescheidenen Literaten solche Freiheit. Vielleicht sei
der große
Urfé , nachdem er die Mitteilung der Akademie erhalten hatte, aus Freude
über seinen Sieg gestorben. Nun ist es an der Zeit, daß alle Gebildeten ihre Stimme
erheben! So habe er, Gomberville, sich aus dem Erstaunen über die fürstliche Verteidigung
der Musen gerissen und das Gelöbnis abgelegt, die Tugend dieser Akademie zu
rühmen. Um seine Verpflichtung einzulösen, bringe er seine Arbeit als eine geringe
Opfergabe dar. Sie sei zwar nicht vom Zuschnitt der Dichtung
Urfés , gehöre aber doch
zu den von der Akademie geforderten Fortsetzungen des Romans. Es sei noch dieselbe,
nun jedoch schmucklose Astrée; auch in ihrem Trauerkleid übe sie einen Zauber aus,
der Männer aus Liebe zu sterben zwinge. Die Wohlfahrt seiner Hirtin möge seine
Trauer über den Tod
Urfés mildern und auch sein Bedauern darüber vermindern, daß
ein solcher Anlaß es ihm ermögliche, durch die Fortsetzung des Werks am Ruhm des
Vaters der Astrée teilzuhaben.
Gomberville müsse jedoch der Zeit die Ehre lassen, mit
der Vollendung des Werks Astrée endlich von ihren Leiden zu erlösen. Er werde sich
nur dann an diese Aufgabe machen, wenn die Akademie ihm die Fähigkeit zu einer
solchen Arbeit zutraue.
Text
AUX PRINCES ET AVX
a SEIGNEVRS DE l'Academie des parfaits
Amants.
1 || [
466]
TROUVEZ
b bon, s'il vous plaist, que je suive vostre intentio
n, & comme si je
vous mescognoissois sous vos habits de Bergers,
2 ie ne fasse aucune difference
entre les Gentils-ho
mmes & les Princes: entre les subjects & les Roys. Ie sçay
que le siecle n'approuvera pas la permission que je vous demande: & que la
Fortune, qui seule fait en terre les distinctions que le merite fait au Ciel, voudra
que ma priere soit punie comme un attentat con-[(...)3v]tre son auctorité. A
n'en mentir point, je devrois non seuleme
nt estre plus complaisant à la corruption
generale des esprits, mais n'affecter pas la vanité de triompher en ma
servitude, puisque la Vertu elle-mesme, faute de Sceptres & de Couronnes, n'a
jusqu'à cette heure paru devant ceux qui les portent, que le genoüil en terre, &
la crainte sur le visage. Toutesfois voya
nt que c'est par vous que cette innocente
opprimee commence à regner sur ses ennemis, & que vous l'avez retiree de la
solitude des Philosophes, pour la faire asseoir dans le throne des Souverains:
Ie me figure que vous avez le courage assez genereux pour voir sans jalousie,
qu'elle oblige d'une partie de ses faveurs, ceux avec lesquels vous avez voulu
partager l'honneur de la servir. Ie parle donc à tout ce que vous estes, comme
à ces Sages, qui apres avoir esté si long-te
mps ensevelis sous les ruïnes de la
Grece, ont voulu re-[(.\)4r]susciter en
Alemagne , & m'assurant que l'inegalité
des conditions n'est pas moins incognuë en vostre compagnie, qu'elle estoit en
la leur, ose me promettre que ma liberté ne do
nnera sujet ny aux uns de se
croire mesprisez, ny aux autres de se croire loüez mal à propos. Mais quand
en cela je n'aurois point failly, je ne laisse pas de faillir en ne vous garda
nt pas
tout le respect qui vous est dû, & vous traittant avec aussi peu de ceremonie,
que si pour avoir les affectio
ns que vous avez, j'avois vos qualitez & vos
privileges. Cependant si je tourne les yeux sur le bie
n que vous nous faites, je
ne me repens point de ma hardiesse: & m'attache à cette maxime des favoris,
que c'est tesmoigner qu'on ne merite pas les bo
nnes graces de son Maistre, lors
que l'on a peur de n'en pas user avec assez de moderation. Croyez-moy, la
constance de ceux qui ayme
nt les lettres, seroit trop austere & trop scru-[(.\)
4v]puleuse, si durant le triomphe de cette grande victoire que vostre secours
seul vie
nt de leur faire gaigner contre les forces du reste de la terre, ils craignoient
de sortir de leur ordinaire modestie, & n'abusoient pas un peu de leur
bonne fortune. Cette licence leur doit estre permise, & personne ne peut trouver
à redire en l'excez de leur joye, qui auparavant ne se soit affligé du bon succez
de leurs affaires. Ceste Adventure est de celles où l'on peut avec bien-sceance
mourir de trop d'aise: & je ne m'emerveille
c plus, si le grand Vrfé n'a gueres
vescu apres les nouvelles que vous luy envoyastes
3 de son incomparable co
nqueste:
puisque pour une moins fameuse, cet excellent Capitaine Grec
4 consuma
tout ce qui luy restoit de vie, pour ne se desrober rien des douceurs qu'il
goustoit en sa victoire. Tous les bons esprits prennent trop de part en l'interest
des lettres pour ne faire pas eclater [(.'.) 5r] leur ressentime
nt, & pour rendre
leur resioüissance moins publique, que la honte de leurs ennemis. II faut, il faut
qu'ils cessent de parler bas, & que s'ils ne veulent estre ostez du nombre des
vainqueurs, ils se declarent pour la Vertu, & ne trahissent plus la justice de son
party, par la lascheté de leur complaisance. Pour moy qui n'ay jamais flatté le
|| [
467]
vice, ny adoré la Fortune, j'avouë que bien à peine la declaration
3 que vous
faisiez pour la defence des Muses, fut entre mes mains, que l'estonnement
qu'elle me donna fut tel, que je n'en serois pas encore sorty, sans le vœu
solemnel que je fis lors, de n'oublier rien de tout ce qu' ont les belles paroles
de rare & d'immortel, pour rendre vostre gloire aussi grande que vostre vertu.
Me voicy donc qui ne voula
nt pas retarder l'accomplissement de mon vœu,
pour augmenter le prix de mon Offrande,
5 ose vous en presenter une, qui ne
peut vous estre [(.-.) 5v] des-agreable, encore qu'elle soit extremement petite,
puis qu'elle est de celles que mesmes avec quelque sorte de passion vous-vous
estes particulierement reservees. Ie pense bien que n'estant pas de la façon de
cét excellent ouvrier, qui vous faisoit recevoir les autres avec plaisir: vous
n'aurez pas pour elle le mesme contentement, & par consequent la mesme
affection. Toutesfois s'il est vray que l'inégalité du zele & non celle des victimes,
fait les sacrifices plus ou moins favorables, je me promets que trouva
nt en ma
volonté tout ce que vous aviez recognû en celle de ce grand homme, vous ne
vous arresterez point à la difference qui peut estre en la valeur de nos prese
ns.
C'est tousiours la mesme Astree qui se presente devant vous avec le mesme desir
de vous plaire, qu'elle a tousiours eu. Il est vray qu'elle a perdu ses ornements.
II est vray qu'elle n'a plus aupres d'elle ceste incompa-[{(.\) 6}r]rable main, qui
sçavoit la parer avec avantage, & ne luy faire faire action qui n'eust bonne grace.
II est vray qu'elle ne veut plus qu'o
n luy parle de pierreries ny de perles.
En fin il est vray qu'elle est toute cachee da
ns les crespes & les voiles de so
n
dueïl. Mais il est aussi tres-certain que plusieurs Dames ont des appas en l'art
dont elles sçave
nt pleurer, & des charmes en leur dueïl, qui leur donnant
d'extraordinaires puissances, ont reduit à la necessité de mourir pour elles, des
hommes qui auparavant estoient demeurez avec la liberté de les aymer, ou ne
les aymer pas. Dieu vueille que ma Bergere soit de ces heureuses affligees: &
que par la grandeur de ses prosperitez, elle me convie à regretter moins que je
ne fais la perte de son veritable pere, & la deplorable occasion qu'il m'a offerte
d'acquerir le reste de la reputation qu'il a laissee au premier qui y pourroit
parvenir. Si l'obstination à se persecuter [{(.'.) 6}v] soy mesme, où il semble
que ceste belle fille veut vivre & mourir, eust pû estre surmontée par mes
conseils, j'aurois essayé de vous la faire veoir moins triste & moins desolee.
Mais cognoissant que les armes dont je voulois combattre son ennuy, & les
remedes dont je voulois guerir son mal, faisoient un effect tout contraire, j'ay
crû qu'il falloit laisser faire le temps, & luy reserver l'honneur de ceste grande
cure. Toutesfois si vous jugez qu'il y ait non seulement de l'injustice en ce
retardement, mais assez de force en mon esprit pour venir à bout du sien, je
changeray de resolution, & me feray des efforts ou visiblement vous remarquerez
que les miracles que beaucoup d'autres ont faits par l'absolu pouvoir de leur
vertu: je les auray faits par l'incroyable passion que j'ay de vous servir.